Bréviaire à l’usage du diocèse de Valence, en Dauphiné.
Un bijou typographique, tiré en rouge et noir, dans une fine bâtarde, sur deux colonnes.
Breghot du Lut et Péricaud soulignent combien l’imprimeur lyonnais Denys de Harsy, à qui on doit quelques-uns des plus beaux livres liturgiques, contribua aux progrès de son art.
3 figures dans le texte et une curieuse vignette sur le titre évoquant un fait retenu par les Bollandistes : Saint Apollinaire, patron du diocèse, exorcise un jeune homme délivré par la bouche de son diablotin noir.
Le bas du titre est aux armes de l’Eglise valentine (celles de la ville, moins la tour).
Non moins singuliers, sont les vers latins en tête de chaque mois, au calendrier. Ces vers, dit Guillaume de Bure dans son catalogue La Vallière, indiquent les jours néfastes que les chrétiens appelaient autrefois aegri (en tombant malade, on ne s’en relevait pas), mali (ne rien entreprendre pour cause de constellation malignes), ou aegyptiaci (inventés par les Egyptiens, en mémoire des sept plaies dont ils furent affligés).
Pie V, dans une bulle à la date de juillet 1568, les suprima au profit du nouveau bréviaire romain, à l’exception des Eglises qui pouvaient revendiquer depuis au moins deux siècles l’usage de leur bréviaire et missel particuliers. Plus que d’autres, ces ouvrages liturgiques furent voués à la destruction ou à leur remplacement.
Somptueusement établie par Lortic, l’exemplaire est aux armes de Charles Louis de Bourbon, duc de Parme, comte de Villafranca (1799-1883).
Un des deux seuls exemplaires connus.
Bohatta, Bibliographie der Breviere, 1937, no 2842. - Alès, Description des livres de liturgie, 1878, no 242. - Panzer VII, 341, 535.